Le premier volet du pôle Géosciences, eau, environnement et ingénierie (G2EI), qui en compte deux, sera bientôt achevé. Le nouveau bâtiment, voisin de l’Institut de recherche mathématique avancée (Irma) et extension de l'École et observatoire des sciences de la Terre (Eost), devrait accueillir les activités de recherche de cette dernière à compter du premier semestre 2021.
Les activités d’enseignement à la Manufacture des tabacs, celles de recherche dans le bâtiment G2EI-Descartes : schématiquement, c’est ainsi qu’est pensé le projet de pôle bicéphale dédié aux géosciences, à l’eau, à l’environnement et à l'ingénierie (G2EI). Alors que les travaux sur le premier site battent leur plein depuis la fin du confinement, ceux du second sont en passe d’être achevés.
« Des aménagements paysagers, depuis l’entrée du campus et le long de la rue du Général-Zimmer, seront réalisés en fin d'année 2020, souligne Éric Saint Dizier. Et un couvert végétal dense sera planté sur la totalité de la toiture en rez-de-cour. » Le projet n’a pas été de tout repos pour les équipes de la Direction du patrimoine immobilier (DPI), ni pour les utilisateurs finaux et les riverains. « La bonne concertation entre tous ces acteurs, utilisateurs et gestionnaires du bâtiment, mais aussi voisins, a permis de s'adapter aux aléas rencontrés tout au long du chantier », souligne Pauline Farcis-Morgat, directrice adjointe de la DPI.
Parmi ceux-ci, « d’abord une découverte de vestiges archéologiques, aux premiers coups de pioche en 2018, puis la nécessité de renforcer les fondations du bâtiment voisin, et la faillite de deux entreprises intervenantes, ont fait s'accumuler le retard. Sans oublier la Covid, qui affecte tous nos chantiers », liste Eric Saint Dizier, assisté pour le suivi du chantier par Romain Bertet, conducteur de travaux.
4 620 m2
Le chargé d’opération garde espoir que le bâtiment soit mis en service au premier trimestre 2021, « si nous n'avons aucun nouvel incident ». Sur 4 620 m2 et huit niveaux*, il regroupera les 300 personnels du laboratoire résultant de la fusion, au 1er janvier prochain, du Laboratoire d’hydrologie et de géochimie de Strasbourg (Lhyges, UMR 7517 CNRS/Unistra/Engees) et de l’Institut de physique du globe de Strasbourg (IPGS, UMR 7516 CNRS/Unistra), ainsi que ceux de l’Unité mixte de service particulièrement en charge des observatoires (Eost, UMS 830 CNRS/Unistra).
Le site Descartes accueillera par ailleurs la quasi-totalité des effectifs administratifs liés au fonctionnement de l’Ecole et observatoire des sciences de la Terre (Eost), à l’exception des postes liés à l’enseignement (scolarité, relations internationales), installés eux sur le site de la manufacture.
De haute technicité, le bâtiment comporte 260 m2 de salles blanches, 30 laboratoires ainsi que la nouvelle salle de gestion de crise du Bureau central sismologique français-Réseau national de surveillance sismique (BCSF-Renass). Cette salle a été conçue pour accueillir l’ensemble des acteurs concernés (journalistes, services de l’État, chercheurs, ingénieurs) lors de tout épisode sismique majeur survenant dans le monde entier. Elle est dotée de grands écrans panoramiques, afin d’être en prise directe avec l’activité sismique internationale en temps réel.
Petite « particularité technique, un procédé atypique de réalisation des murs socles du bâtiment a été employé sur cette opération, souligne Éric Saint Dizier. "Noyé" dans le mur en béton, l’isolant de façade est mis en œuvre directement pendant sa réalisation, entre la partie structurelle et une peau extérieure décorative. Clin d’œil de l’architecte, le béton matricé de cette dernière est travaillé de façon à représenter les strates géologiques. »
Elsa Collobert
* Dont un dernier étage technique abritant les ventilations, ainsi masqués, pour une meilleure réduction des nuisances sonores compte tenu de l’intégration urbaine de la structure